Aborder la décolonisation à travers une lecture en réseau

À partir de la visite de l'exposition « Katanga Crush », les étudiants de BLOC 3 ont vécu différentes activités en lien avec la thématique de la décolonisation. Petit tour d’horizon des ressources mobilisées.


Chaque année académique, dès le mois de septembre, se déroule à Liège le festival citoyen « Tempo Color », au service de la défense des droits humains fondamentaux1. En 2023, la thématique abordée était celle de la décolonisation et du questionnement relatif aux traces du passé colonial. Dans cette perspective, nous avons mené, avec les étudiants de BLOC 3, diverses activités en lien avec ce questionnement. En voici les étapes essentielles et leurs enjeux pédagogiques.




ÉTAPE 1 : Familiarisation avec le contexte colonial belge

Dans un premier temps, nous nous sommes préparés à la visite de l'exposition Katanga Crush qui interroge la situation des creuseurs en République Démocratique du Congo, dans le cadre de l'exploitation minière des métaux rares dans la province du Katanga. Afin de se familiariser au mieux avec cette thématique, nous avons parcouru diverses ressources, pour nous documenter et nous informer quant à la situation historique et géopolitique du Congo.
 

Pour s’informer :  quelques ressources utiles afin de mieux comprendre l’histoire coloniale belge

https://information.tv5monde.com/afrique/rdc-soixante-ans-apres-sa-proclamation-lindependance-reelle-du-pays-reste-conquerir-37475
https://www.youtube.com/watch?v=DSARW5ISlx8
https://www.youtube.com/watch?v=Ocufg7vZcXc
https://www.youtube.com/watch?v=a77AGp7QcKM
https://www.cncd.be/Le-siecle-des-metaux-strategiques
https://www.youtube.com/watch?v=UY7Cflcne6g --> Colonisation de la Belgique
https://www.youtube.com/watch?v=a77AGp7QcKM --> Investigations : la guerre des minerais (à partir de 4’35)


Lors de cette première étape, la question de la colonisation belge au Congo a été abordée. Force a été de constater qu'il s'agissait là d'un sujet historique peu, voire méconnu des étudiants. La plupart d'entre eux ont confié n'avoir jamais abordé ce sujet lors de leur parcours scolaire. Sur les 13 étudiants de la classe, seule l'une d'entre eux avait eu l'occasion d'étudier cette thématique grâce à son professeur d'histoire en secondaire.

Un premier constat s'impose d'emblée : la faible résonance, l'infime écho accordé à ce questionnement qui, malheureusement, parait encore très éloigné de nos préoccupations scolaires et s'avère finalement peu présent dans les programmes. De nombreuses études ont été réalisées dénonçant le manque de connaissances des élèves belges quant au passé colonial de leur pays2. Malgré les promesses formulées par la ministre Caroline Désir en 20203, l'histoire du Congo, de sa colonisation et de son indépendance ne sont toujours pas abordées de manière systématique dans le cursus de chacun des élèves. À ce jour, seules quelques suggestions sont intégrées dans les programmes (du SEGEC) afin de guider les enseignants dans leurs choix de sujets4, mais sans aucune contrainte ou obligation.



Mais le plus grave, sans aucun doute, est le fait qu’un élève belge sur quatre ignore que le Congo fut une colonie belge. Dans l’enseignement professionnel, moins d’un élève sur deux connaît ce point de l’histoire du pays. Et combien de ceux qui le connaissent formellement savent réellement ce que fut la nature et ce que sont les conséquences de cette domination. Alors, comment ces jeunes-là pourront-ils comprendre quoi que ce soit aux relations diplomatiques tendues entre la Belgique et son ancienne colonie africaine ?

Source : Nico Hirtt (2008). « Seront-ils des citoyens critiques ? Enquête auprès des élèves de fin d’enseignement secondaire en Belgique francophone et flamande ». Bruxelles, Appel pour une école démocratique, septembre 2008, page 38.



Notons toutefois que suite à de nombreuses pressions, le nouveau référentiel de formation historique, géographique, économique et sociale (FHGES) intègre explicitement des contenus spécifiques à l'histoire de la colonisation belge. Au menu de la 2e et 3e secondaire, nous trouvons des contenus portant sur l'exploitation économique du Congo et la ségrégation raciale établie par les colons belges. 

Source : Référentiel de Formation historique, géographique, économique et sociale - http://www.enseignement.be/ind...


Certains acteurs du monde de l'enseignement déplorent fortement l'approche suggérée par ce référentiel. Il s'agit de ce qu'on peut qualifier d'une approche bilantaire « dans laquelle les "bienfaits" présumés que le colonialisme aurait apportés sont mis en balance avec ses conséquences considérées comme négatives. Cette approche est souvent promue comme un moyen d'aborder le colonialisme de manière plus "nuancée" »6. Or, cette approche est problématique d'un point de vue méthodologique tout d'abord, car elle repose sur l'hypothèse que le progrès n'a été possible que par le biais du colonialisme, ce qui sous-entend une supériorité de l'Europe sur l'Afrique. Par ailleurs, l'attention prioritaire accordée aux aspects économiques et financiers néglige les répercussions culturelles, sociales ou psychologiques, beaucoup plus difficiles à mesurer mais tout aussi importantes, d'autant plus dans une perspective de mise en écho avec les réalités contemporaines. 


Il ne s’agit pas seulement d’une affaire de contenu mais aussi de méthodes. Mettre l’accent sur les expériences et les points de vue des colonisés, porter attention aux stratégies multiples déployées face à la domination coloniale (résistances, transactions, instrumentalisations réciproques) ou encore sur les mobilités et les circulations (de personnes, d’idées, de biens, de pratiques de pouvoir) implique de croiser des échelles et des outils d’analyse auxquels peu d’idées préconçues peuvent résister. Nul doute aussi qu’il s’agit là d’outils fondamentaux pour réfléchir aux généalogies coloniales des discriminations racistes et des inégalités actuelles, ainsi qu’aux effets de résonance de ce passé dans une série de contextes néo et postcoloniaux.

Source : Amandine Lauro et Romain Landmeters (2017). « Manger végétal ou colonial ? Les (vrais) enjeux de l'histoire de la colonisation ». La Ligue, 15 novembre 2017 - https://ligue-enseignement.be/...



ÉTAPE 2 : Visite de l'exposition « Katanga crush »

Début octobre, nous sommes allés visiter l'exposition Katanga Crush, au Centre Culturel des Chiroux7. Terme polysémique, « crush » (en anglais) signifie écraser, broyer, anéantir ce qui augure déjà la situation des creuseurs, issus des populations locales, au bénéfice des multinationales et de la production de ces minerais rares devenue une priorité pour nos sociétés consuméristes.



Découvrez ici le dossier d'accompagnement élaboré par le Centre Culturel des Chiroux :
Katanga-Crush-dossier-accompagnement


Armés de notre carnet de visite, nous avons pu découvrir les différents photographes et leurs séries respectives en lien avec la thématique de l'exploitation des ressources minières au Katanga. Ce patchwork de photographies offre l'avantage des regards croisés. Chaque photographe opte pour une mise en perspective personnelle, par le biais de techniques ou de mises en avant de sujets variés. Après avoir étudié trois grands photographes historiques (Cartier-Bresson, Capa et Klein), les étudiants avaient pour tâche d'identifier une filiation entre les techniques, les finalités de ces trois photographes et le travail des artistes exposés aux Chiroux. Il s'agissait là d'un projet de visite pré-établi qui leur a permis d'observer différemment les œuvres proposées. 


Découvrez ici le carnet de visite reprenant le projet de filiation :
Carnet-de-visite-Expo-Katanga


Parmi les filiations retenues, citons notamment cette œuvre de Colin Delfosse qui a particulièrement attiré l'attention et qui s'inscrit aisément dans la lignée du travail de Robert Capa. Les étudiants ont identifié la proximité du sujet ( « Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c'est que vous n'êtes pas assez près ») ainsi que la sublimation de ce dernier au cœur de l'action. Les jeux de perspectives, les zones floues et les lignes de fuite facilitant la composition se retrouvent également dans cette œuvre de Colin Delfosse.



Source : © Colin Delfosse - Cobalt Crush



Les propositions des photographes ne sont pas larmoyantes ce qui renforce la pertinence du message. Tour à tour, sont mises en question nos habitudes de consommation, les inégalités sociales ou encore les suites de la période coloniale. Certains artistes privilégient les vues aériennes colorées (tel Colin Delfosse) alors que d'autres s'attardent sur des portraits en noir et blanc accompagnés d'incrustations issues de photomontages (avec Gulda El Magambo). D'autres encore (Joseph K. Kasau Ma Mambwe et Arsène Mpiana) suscitent le questionnement et nous renvoient, consommateurs occidentaux, à nos utilisations quotidiennes des outils technologiques ainsi qu'à leurs impacts pour les populations de cette région.




Source : © Gulda El Magambo -
Kaziterremines



Source : © Joseph K. Kasau Ma Mambwe - Onesha Lubumbashi



La visite de l'exposition nous aura permis d'aiguiser nos compétences d'analyse d'images. En effet, au vu de la grande variété des photographies présentes, nous avons eu l'occasion d'analyser finement plusieurs œuvres sélectionnées par les étudiants. Une liste non exhaustive de questions exploratoires nous a permis de guider notre lecture des photographies :

Source : Centre Culturel des Chiroux, septembre 2023






ÉTAPE 3 : Lecture en réseau - décolonisation et wokisme

Au terme de notre visite, nous avons mené une lecture en réseau approfondissant la thématique de la décolonisation et interrogeant la notion de « wokisme » traditionnellement brandie par les détracteurs de la décolonisation.

Comme le veut le dispositif, il s'agit d'établir des relations entre différents textes (entendus au sens large), différents supports, afin de faire retour sur les œuvres à l'origine du réseau (en ce qui nous concerne, les photographies de l'exposition). L'objectif de cette activité visait donc à élaborer des liens par tissages entre plusieurs ressources afin d'aboutir au développement de compétences de lecture. En effet, les textes choisis le sont tout d'abord au regard de leurs contenus (chaque support apporte un complément d'informations), mais également en fonction de leur type et de leur résistance. Certains textes relèvent d'une intention informative, d'autres narrative, tout en offrant un degré de résistance à la compréhension variable. En effet, plusieurs supports nécessitent une lecture fine et attentive, mobilisant des démarches voire des stratégies de lecture variées, afin de résoudre une difficulté, afin de traiter l'information avec plus d'efficacité. 


Concrètement, le dispositif vécu a porté sur 4 moments : 

1. DÉFINIR LA COLONISATION
--> Au départ de la ressource éditée par Justice et Paix : « Mémoriaction : la réconciliation des mémoires ».



Source : https://www.justicepaix.be



2. COMPRENDRE LA CHAINE D'APPROVISIONNEMENT
--> Au départ de la vidéo réalisée par Justice et Paix dans le cadre de leur outil pédagogique : « Derrière nos écrans : les conséquences de l'extraction minière. Zoom sur la RD Congo. »





3. COMPRENDRE ET DÉFINIR LE « WOKISME »
--> Au départ de l'article « Pour plus de fluidité dans nos échanges » d'Alexandra Lacroix et à partir du test « Êtes-vous woke sans le savoir ? »


Source : https://www.philomag.com/artic...



4. ENVISAGER LA DÉCOLONISATION DANS LA BD
--> Au départ de l'album Les jardins du Congo de Nicolas Pitz, La boite à bulles, 2013.



Découvrez ici le PPT reprenant les différentes étapes du dispositif ainsi que les documents à consulter :
PPT-Mise-en-réseau-la-colonisation
Portefeuille-de-documents-Cercle-de-lecture-décolonisation


Chacune des différentes ressources présentées ci-dessous a permis d'apporter une vision, une nuance, une information complémentaire à l'exploration de la notion de décolonisation. Au terme de la découverte de chacune des ressources, une synthèse a été réalisée, puis présentée de manière collective à l'ensemble de la classe. 




Source : © affiches réalisées par les étudiants de BLOC 3 dans le cadre du cours de didactique générale UE314


Cette mise en commun a engagé la discussion et a encouragé la nuance et le débat quant à certaines situations observées lors des stages. Citons, par exemple, le cas d'un élève qui considère que les statues de Léopold II constituent une trace de l'histoire de la Belgique et qu'il serait illégitime de renoncer à cette partie de notre histoire nationale sous prétexte qu'elle dérange une communauté minoritaire. Que répondre à cet élève ? Comment réagir face à sa prise de position et dans quelle mesure l'enseignant doit-il se positionner ? Quel est son rôle ?

Autant de questions soulevées et discutées qui ont permis de suggérer diverses pistes de prolongement afin d'approfondir cette thématique qui fut favorablement accueillie par les étudiants. Rappelons que face à ces questions délicates, les enseignants se sentent souvent mal outillés et peu formés, ce qui conduit bien souvent à une forme d'autocensure, voire d'évitement face à ces sujets difficiles à traiter8. Les quelques pistes de prolongement que nous proposons à la suite s'inscrivent dans une démarche de construction de l'esprit critique, afin d'amener chacun des élèves à développer une pensée autonome (le fait de « penser par soi-même »9) plutôt qu'à reproduire, qu'à répéter des discours entendus auxquels ils adhèrent par conformisme et non pas par adhésion aux valeurs. La pensée autonome est une attitude essentielle à développer dans le chef des élèves afin de leur permettre de se prémunir contre le conspirationnisme et les manipulations de toutes sortes.




ÉTAPE 4 : Pistes de prolongement


1. BALADE DÉCOLONIALE À LIÈGE

La ville de Liège regorge de traces du passé colonial : de l'Aquarium (ancien Institut de Zoologie), en passant par l'Université (et les Instituts Trasenster) ou encore le parc de la Boverie qui hébergea l'exposition universelle de 1095 et son zoo humain (un village sénégalais de 150 indigènes), de nombreux haut-lieux de notre cité ardente entretiennent des liens directs avec le passé colonial belge.

Source : © Nathanaël Brugmans : 1/ Stèle honorant les colons, Hôtel de Ville, 2/ École Coloniale de Liège, 3/ Sgraffite, rue Grandgagnage


Les élèves de 6e année de l'Athénée Léonie de Waha (option histoire), accompagnés de leur professeur Nathanaël Brugmans, ont effectué des recherches importantes, afin de documenter ces différentes traces. Compilées sous la forme d'une balade à travers le centre-ville de Liège, ces informations seront prochainement aisément accessibles via l'application « Totemus »10 qui, comme le veut le format, permettra à chacun de découvrir ces lieux symboliques disséminés (parfois de manière très discrète) dans les rues de Liège au travers des défis à relever. L'Office du Tourisme de la Ville de Liège éditera également une carte reprenant les différents lieux emblématiques de cette balade décoloniale.



Pour plus d'informations concernant ce projet, consultez l'article de la revue Traces de Changement11 
dédié au travail de ces élèves :  Article-balade-décoloniale-Revue-Traces




2. CHANSON « LA BELGIQUE AFRIQUE » DE ROMÉO ELVIS, 2019

Une autre forme d'exploitation, artistique cette fois, pourrait être la chanson du rappeur belge Roméo Elvis qui à travers sa chanson La Belgique Afrique questionne notre héritage colonial.


Source : https://genius.com



Certaines références nécessiteront des explications, notamment le fait que le Roi Philippe n'a toujours pas présenté des excuses officielles au peuple congolais, mais a simplement exprimé de « profonds regrets »12 dans une lettre ouverte publiée à l'occasion des 60 ans de l'indépendance du Congo (« C'est plus l'État belge qui me fait honte. Car il nie autant l'excuse que je fais de ton cas. Et quoi ? Qu'est-ce que ça coûte de dire pardon et merci ? »).

Le traditionnel argument consistant à relativiser (voire à minimiser) les faits en fonction de la période historique est également dénoncé (« Même si c'était une autre mentalité à l'époque »). Il s'agit-là d'une réaction très souvent entendue face aux exactions commises par une génération précédente. Deux contre-arguments peuvent être avancés, afin de réfuter ces propos et de conscientiser la portée d'un tel dédouanement.

Source : Emmanuel Tshimanga (2023). « Mémoriaction : la réconciliation des mémoires », Justice et Paix, p.40.




3. ANALYSER UNE TRIBUNE

Un travail d'analyse et de recherche pourrait également être mené au départ d'une opinion politique ouvertement exprimée dans la presse. Cette tribune d'Aymeric de Lamotte dans La Libre du 22 décembre 2015 constitue une prise de position qu'il conviendrait d'analyser avec les élèves puisqu'elle permet de mettre en évidence des positionnements clivants, issus de discours répandus. Sous la forme d'une récusation, l'avocat, conseiller communal, démantèle et met en perspective diverses accusations traditionnellement imputées au roi Léopold II. Son objectif est évident et explicite : il s'agit pour lui de réhabiliter le roi bâtisseur et « de réfuter certaines inexactitudes historiques, qui le salissent injustement, à la lumière de la réalité des faits ».

Source : https://www.lalibre.be/debats




Deux objectifs pédagogiques s'offrent à l'enseignant au départ de cette ressource :

1°/ Un travail de recherche, d'analyse des sources.
--> Une première étape pourrait consister à rechercher des informations quant à l'auteur de cette tribune : qui est-il ? Quelles sont ses convictions ? À quel parti politique appartient-il (puisqu'il est conseiller communal) ? Quelle vision politique (c'est-à-dire de la société, du vivre-ensemble) défend-il ? Pourquoi écrit-il dans ce journal, La Libre ?

2°/ Un travail d'analyse des arguments.
--> Quelle est la thèse défendue ? Quels sont les arguments avancés par l'auteur de cette tribune ? Comment sont-ils construits ? Au départ de quelles sources, de quelles autorités ?
--> Il conviendrait ensuite de retourner à ces sources citées et de les valider, voire de les comprendre dans leur entièreté, dans leur globalité. Qui est Jean Stengers ? Quelle était sa position, en tant qu'historien, vis-à-vis de la colonisation ? Quel est le statut de son ouvrage Congo.Mythes et réalités cité par Aymeric de Lamotte ? 
À ce propos, il est intéressant de découvrir que cet ouvrage est en fait un recueil d'anciens articles que Jean Stengers republie en 1989 à titre « de témoignage où l'histoire coloniale prospérait sans complexe et avait droit de cité dans l'enseignement supérieur »13.
--> Par la suite, l'enseignant pourrait proposer une vision alternative de la perception de la colonisation belge, différant d'une approche bilantaire (dont nous avons déjà évoqué les limites). Il s'agirait, à terme, de sensibiliser les élèves au caractère orienté de la manière de « faire histoire ». La démarche historique ne peut être neutre, elle s'accompagne nécessairement d'une manière d'analyser les faits qui, selon ce qu'elle envisage de prendre en considération, engagera des observations, des éléments factuels de natures différentes et donc des lectures du monde différentes. 



CONCLUSION

De multiples pistes d'exploration se déploient au service de cette thématique de la (dé)colonisation. Nombre d'enseignants hésitent, voire évitent d'aborder ce sujet complexe en classe. Il est vrai qu'il recouvre de nombreux champs disciplinaires (histoire, géographie, citoyenneté, français) et qu'il sollicite des compétences variées et transversales (telles la critique de sources ou encore l'analyse des discours). À ce titre, il nous semble évident qu'une telle problématique mériterait d'être travaillée en interdisciplinarité et qu'elle gagnerait à être envisagée sous le prisme de la pédagogie du projet ou, en tout cas, de la pédagogie active (comprise au sens de l'élève actif, en recherche).




Aurélie Cintori

Merci à Sarah Delhaxe et à Gabrielle Vessié (étudiantes de BLOC 3) pour leurs suggestions de ressources.



1. Voir le site internet : https://tempocolor.be/

2.  Lire à ce sujet l'enquête de Nico Hirtt : https://www.skolo.org/IMG/pdf/SCC.pdf

3.  Lire à ce sujet l'article : « Caroline Désir réaffirme son projet de rendre obligatoires les cours sur l'histoire du Congo et de la colonisation » in https://www.rtbf.be/article/ca...

4.  Lire à ce sujet l'article de l'UFAPEC : « Au-delà des mémoires qui s'opposent, notre histoire coloniale est-elle suffisamment enseignée ? » - https://www.ufapec.be/nos-anal...

5.  https://bx1.be/dossiers/dossie...

6.  Emmanuel Tshimanga (2023). « Décolonisation : déconstruire les raisonnements erronés », 6 avril 2023. https://www.justicepaix.be/dec...

7.  Voir le site internet : https://chiroux.be/evenement/v...

8.  Voir à ce sujet, l'enquête de Centre d'Action Laïque (CAL) qui met en évidence le fait 40 % des enseignants admettent avoir déjà renoncé à aborder certains sujets ou décidé d'en limiter la portée.
CAL (2021). « Les difficultés d'aborder certains sujets en classe. Constats, difficultés et bonnes pratiques du terrain », mai 2021. https://www.laicite.be/app/upl...

9.  Expression issue de l'ouvrage de Michel Tozzi (2002). Penser par soi-même. Initiation à la philosophie, Paris, Chronique sociale. Pour plus d'informations, consultez également la revue Sciences Humaines, n°323, mars 2020 : « Penser par soi-même » - https://www.scienceshumaines.c...

10.  Pour plus d'informations, consultez le site de l'application « Totemus » : https://totemus.be/

11.  Revue Traces de Changement : https://changement-egalite.be

12.  https://www.lesoir.be/310329/a...

13. Ginette Kurgan-Van Hentenryk (2004). « Jean Stengers, l'homme et son œuvre », Revue belge de philologie et d'histoire, année 2004, pp. 15-26. https://www.persee.fr/doc/rbph...

Auteur

Aurélie Cintori

Maitre-assistante en français, didactique du français et philosophie. Intérêt particulier pour la lecture, la littérature jeunesse, les voyages, les activités culturelles et les balades.

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