Liste de cadeaux à glisser sous le sapin...

Quelques suggestions à offrir ou à se faire offrir en cette période des fêtes.


En cette fin d'année, le comité de rédaction de DUPALA vous suggère une liste d'idées de cadeaux à partager : 



1. Catherine Leblanc et Laurent Garrigue, Comment ratatiner les méchantes maitresses, P'tit Glénat, 2016

// Recommandé par Calogera Rivituso 


Comment ratatiner les (méchantes) maîtresses ?

Voici un album jeunesse qui pourrait plaire aussi bien aux petits qu'aux grands. En effet, qui n'a jamais été marqué par un enseignant semblant appartenir à un monde parallèle ?
L'auteur nous brosse ainsi le portrait de plusieurs maitresses dont l'attitude professionnelle est complètement à revoir et les illustrations, par mille détails croustillants, complètent ce tableau humoristique.
Rien que la double page au début de l'album mérite le détour ! Ces maitresses, nous sommes nombreux à les avoir côtoyées ! Un vrai moment de plaisir à partager avec ses enfants... ou ses élèves !


2. Olivier Tallec, J'en rêvais depuis longtemps, Actes Sud Junior, 2021

// Recommandé par Calogera Rivituso 


Ce bel album, au format à l'italienne, nous relate la relation entre un petit garçon et son chien. 
Texte et illustrations nous livrent un récit tendre, poétique et de nombreuses touches d'humour enrichissent la qualité du livre. 
On se surprend à se glisser très facilement dans la peau du personnage...jusqu'au moment où on réalise qu'on n'avait pas tout compris...
Un véritable coup de cœur à glisser sous le sapin !



3. Jeu de société Mito, Gigamik, 2012

// Recommandé par Aurélie Cintori

Un petit jeu d'ambiance, dont les parties sont assez brèves (environ 15 min.), qui ravira le rebelle qui sommeille en vous et qui vous permettra d'exorciser votre plus vile tendance : la tricherie ! C'est délectable d'observer son voisin tricher ainsi que de le voir tenter de masquer son embarras. Dès 7 ans et les plus jeunes seront certainement les meilleurs joueurs. Préparez le goudron et les plumes ... et lancez-vous !

Pour se débarrasser au plus vite se ses cartes, tous les moyens sont bons, même… la triche ! Chacun son tour prend le rôle de la Gardienne Punaise qui veille au grain en surveillant les autres. Serez-vous honnête en respectant les règles ou allez-vous tricher ? Mettre une carte dans sa manche, en faire tomber sur ses genoux, tout est possible… à condition de ne pas se faire prendre ! Attention toutefois à rester attentif au jeu, car des cartes spéciales viennent régulièrement bousculer la partie. Mito est un jeu «mitique» et complètement dingo.

Source : https://www.gigamic.com/jeu/mito



4. Paolo Cognetti, Les huit Montagnes, Stock, 2017.

// Recommandé par Jean Kattus

Les Huit montagnes - 1

Ce roman, c’est d’abord l’histoire d’une amitié entre deux gamins : Pietro, onze ans, enfant de la ville, vient passer des vacances à Grana, au coeur du Val d’Aoste. Il y fait la connaissance de Bruno, un vacher de son âge. Tous deux parcourent inlassablement la forêt, les alpages et les chemins escarpés.

Au fil des années qui passent, la montagne et sa nature sauvage les subjuguent littéralement et les unit indéfectiblement. Au point que Pietro, une fois adulte, deviendra accompagnateur d’expéditions dans l’Himalaya et que Bruno, malgré les difficultés à poursuivre une activité lucrative en haute montagne, reprendra l’alpage familial pour y pratiquer l’élevage et y fabriquer du fromage.
Quiconque a passé un peu de temps à randonner dans les Alpes retrouvera dans ce roman la fascination pour la haute montagne, sa rudesse, son silence, sa capacité à renvoyer chacun de nous à l’essentiel de lui-même.

Un film inspiré par ce roman vient de sortir. J’en ai vu les bandes-annonces sur Internet : il me semble bien que le réalisateur (excellent au demeurant : c’est lui qui a tourné le magnifique film Alabama Monroe ou The broken circle breakdown) a réussi à rendre l’atmosphère unique de la montagne. Mais un conseil quand même : commencez par lire le livre, qui mérite d’être découvert au fil de quelques soirées de lecture capables de déclencher, davantage que le vision d’un film de deux heures, votre imaginaire et votre réflexion : Qu’est-ce que l’amitié ? La relation père-fils ? Le sens de la vie au contact de la nature sauvage ? La beauté ? …

 




5. Laëtitia Bourget et Joanna Concejo, Tu es là, Editions des Grandes Personnes, 2022.

// Recommandé par Claire Nanty de la librairie La Grande Oursehttps://lagrandeourseliege.be/...



Lorsque nous ouvrons l’album, nous sommes immédiatement plongés dans la forêt, un des motifs de l’œuvre dessinée de Joanna Concejo. Il sera question de nos racines autant que des souvenirs qui peuplent les branches de nos arbres généalogiques. Nous ne remercierons jamais assez les grands artistes qui, comme Joanna, s’amusent avec les formes infinies que peuvent prendre les albums. 

Ici, l’utilisation des papiers-calques permet aux dessins de se superposer, se mélanger, jusqu’à nous permettre d’imaginer l’impossible : trois femmes de la même famille mais de trois générations différentes, se retrouvent dans le temps de l’enfance et jouent ensemble. L’image est plus forte que tout ce que l’on pouvait imaginer ! L’extrême délicatesse des dessins de Joanna Concejo laisse transparaître une émotion juste (préparez vos mouchoirs et choisissez un endroit calme parce que je l’ai lu dans un hall omnisport entourée de karatékas, et quand les larmes me sont montées aux yeux, sans que vraiment je ne puisse rien faire pour les éviter de couler, j’ai senti qu’il y avait des lectures qui devaient se faire dans l’intimité). 
Un livre réparateur, à offrir aux femmes qui comptent dans nos vies. 



6. Jeu Totem.

// Recommandé par Anne-Catherine Werner 

Accessible dès 8 ans, ce petit jeu se veut « simple, touchant et rassembleur ». Les objectifs : découvrir ses propres forces et qualités à travers le regard des autres et valoriser ces derniers sans verser dans le nunuche. Concrètement, deux jeux de cartes sont proposés aux joueurs, l'un est composé de cartes « animal », l'autre de cartes « qualité ». Selon des étapes bien précises, les participants construisent collectivement un totem à l'effigie de l'un d'eux en sélectionnant ensemble un animal et une qualité, représentatifs des principales forces du joueur (qu'il faudra ensuite illustrer au moyen de situations concrètes). 

Un jeu feel good idéal pour faire le plein d'amour lors d'une réunion de famille ou un moment entre amis, mais qui peut également être utilisé en classe de manière à favoriser la confiance en soi et renforcer la cohésion du groupe.  



7. Elzbieta, Flon-Flon et Musette, L'école des loisirs, 1993

// recommandé par Philippe Cheyrels


Flon-Flon et Musette, deux jeunes lapins, ont l’habitude de jouer ensemble. Il leur suffit de franchir le petit ruisseau qui les sépare. Mais un jour, la guerre s’installe et il leur est alors impossible de se retrouver à cause « d’une haie d’épines ».
Flon-Flon reste derrière la fenêtre et ne comprend pas pourquoi on lui défend de voir son amie. Le temps s'écoule... Le père qui avait été enrôlé rentre, mais avec une jambe en moins. La haie persiste. Heureusement, les deux enfants vont trouver le moyen de se retrouver ...
Elzbieta aborde, dans cet album pour les plus jeunes, le thème de la guerre avec intelligence et délicatesse.

J'ai utilisé cet album en écho à un autre album précédemment travaillée en classe, Murmure de Christian Lagrange. La comparaison entre les deux albums a été un moment très intéressant pour affiner la compréhension des deux albums. Les élèves ont été interpellés par le nombre de similitudes alors que les deux auteurs ne se connaissent pas.

Pour plus d'informations sur cet album, consultez notre article : https://dupala.be/article.php?...


Voici les points communs identifiés par les élèves entre les deux albums :

- Deux personnages enfants et leur amitié.
- Une séparation symbolisée par un mur ou une haie d’épines.
- L’incompréhension et la révolte des enfants.
- Des couleurs tristes.
- La présence dans l’histoire d’au moins un membre de la famille d’un des personnages.
- La guerre en toile de fond représentée une seule fois sur une page montrant une scène de bataille « rouge ».     


8. Anthony Doerr, La Cité des nuages et des oiseaux, Albin Michel, 2022.

// recommandé par Jean-François Pondant



Un manuscrit ancien traverse le temps, unissant le passé, le présent et l'avenir de l'humanité. Le roman d'Anthony Doerr nous entraîne de la Constantinople du XVe siècle jusqu'à un futur lointain où l'humanité joue sa survie à bord d'un étrange vaisseau spatial en passant par l'Amérique des années 1950 à nos jours. Tous ses personnages ont vu leur destin bouleversé par La Cité des nuages et des oiseaux, un mystérieux texte de la Grèce antique qui célèbre le pouvoir de l'écrit et de l'imaginaire. Et si seule la littérature pouvait nous sauver ?

Une fois n’est pas coutume, le bandeau publicitaire, très superlatif, ne ment pas : il s’agit effectivement d’un très, très bon livre !

Même si, au début du roman, le lecteur devra prendre un peu de temps pour tâcher d’appréhender les différents personnages situés dans des cadres spatio-temporels très différents, les pièces du puzzle vont se mettre petit à petit en place. Et l'œuvre, à priori protéiforme, devient un beau roman choral. Cette construction progressive est sans nul doute un des charmes et une des surprises de cette fabuleuse histoire.

Le lien le plus immédiat entre tous ces éléments est le livre de Diogène racontant la quête d'Aethon et il est évident que le roman d’Anthony Doerr célèbre la littérature : celle qui fédère et relie les hommes à travers le temps, celle qui transcende la solitude, qui procure consolation et baume depuis des millénaires. D’ailleurs, l'épigraphe annonce immédiatement la couleur : « A tous les bibliothécaires passés, présents, et à venir ».  L'auteur souligne ainsi le rôle des gardiens passeurs de livres lorsque passe le Temps. Combien d'œuvres de l'antiquité ont été perdues par le feu, la moisissure, l'insouciance, l'eau, la censure ou l'indifférence ? Ce n'est pas un hasard si la ville de Constantinople est mise en lumière, elle qui contenait avant sa chute en 1453 la plus grande bibliothèque du monde qui a permis de conserver la culture gréco-latine.

À côté de cette réflexion centrale, pivot du roman tout entier, Anthony Doerr aborde un certain nombre de thématiques intéressantes : le réchauffement climatique, la place de la femme dans la société, l’homosexualité, l’autisme … avec toujours le souci d'en tirer une histoire cohérente, humaine et incroyablement émouvante.  En effet, l'auteur nous enchante par un talent de conteur hors du commun, rendant chacune de ces époques réelles, chacun de ces personnages terriblement attachants. 

Cet ample roman particulièrement inventif offre à son lecteur une véritable bouffée d’air frais regorgeant de générosité, de vie et d’espoir.

Décidément, après son très beau « Toute la lumière que nous ne pouvons voir », Anthony Doerr confirme son incroyable talent !


9. Timothée de Fombelle, Esther Andersen (illustré par Irène Bonacina), Gallimard jeunesse, 2021.

// Recommandé par Hélène Miesse



Dans le monde effervescent de la littérature de jeunesse, Timothée de Fombelle s’est progressivement affirmé comme un auteur aussi prolixe qu’incontournable (Tobie Lolness, Vango, Le livre de Perle, Capitaine Rosalie ou encore Alma). Cette fois, sa plume prend une tournure toute poétique ; les mots sont pesés pour distiller, avec l’évidence de l’enfance, les émotions que voit naitre le temps des vacances : « Je sentais qu’après ça, tout serait différent pour toujours ». Les illustrations épurées d’Irène Bonacina, mêlant aquarelle et encre de chine, permettent à cette aventure estivale de se déployer dans des paysages lumineux, aussi vastes que les doubles pages de ce bel album. Une véritable « œuvre-livre » qui ne manquera pas, durant les longues soirées d’hiver, de réchauffer le cœur des petits – et moins petits – lecteurs.


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