Classer l'inclassable Sternberg en créant un réseau de textes

La lecture en réseaux permet à l’élève de se constituer ce que Catherine Tauveron appelle un « cadre cognitif d’accueil », un ensemble de références livresques qui l’aident à comprendre, interpréter et caractériser les textes qu’il est amené à lire. Illustration avec Jacques Sternberg, auteur réputé « inclassable ».

Avertissement : nous avons illustré cet article de textes qui – nous en avons conscience - pourraient ne pas tous convenir à des adolescents de 12 à 15 ans. 


Inclassables contes ?

Orageuse, sa vie aura été erratique, la privée comme la matérielle. Sans parler de sa carrière en dents de scie : quarante livres publiés ne lui ont pas assuré un statut d’auteur statufié dans le succès. On le dit inclassable, sans doute parce qu’il ne s’est jamais limité à un seul label littéraire. Il aurait pu demeurer un romancier, un auteur dramatique, un scénariste de cinéma, un chroniqueur pamphlétaire. Mais en réalité il avait, par-dessus tout, la passion du texte bref. Qui ne l’abandonnera jamais. Cela lui valut ses lecteurs les plus exigeants et la consécration dans un certain nombre de livres de classe au milieu de Maupassant, Poe, Kafka, Gogol, Mérimée… Étranges fréquentations… 

Jacques Sternberg, 188 contes à régler. Folio, 2015.


Inclassable, Jacques Sternberg l’est également par la difficulté qu’éprouve le lecteur à reconnaitre dans ses écrits du « déjà-lu », des stéréotypes de genre ou thématiques. Quels sont ces contes modernes si éloignés des divers récits brefs que l’on fait lire aux enfants en fin de primaire et au début du secondaire ?  Les contes de Sternberg semblent n’avoir du conte que le nom. Lisez plutôt :

Le poulet
La famille très pieuse en était au poulet de tous les dimanches, quand, par goinfrerie, la plus jeune des filles avala un os qui lui resta dans la gorge et, en quelques instants, elle en creva.
- Dieu nous l’avait donnée, dit le père sans lâcher sa fourchette. Dieu nous l’a reprise. Loué soit son nom.
Alors Dieu, pas ingrat, se fendit d’un petit miracle et, le temps d’y croire, bien en vie, bien en chair, il ressuscita le poulet.

Contes glacés
, 1974.


Contes glacés (1974), 188 contes à régler (1974), Contes griffus (1993), 300 contes pour solde de tout compte (2002) ; des contes, Jacques Sternberg en a écrit plus de 1500 ! C’est dire si nous n’en donnerons dans cet article qu’un très mince échantillon ! En voici d’emblée un deuxième :

La planque
Il fut annoncé avec quelque tapage ce téléfilm inédit, d’ailleurs assez passionnant, remarquable par son intrigue policière particulièrement bien agencée. Mais il provoqua pourtant la fureur de plusieurs milliers de spectateurs frustrés : en effet, l’homme que l’on pouvait soupçonner d’être le seul coupable de cinq meurtres révoltants s’était volatilisé de façon inexplicable alors qu’on allait enfin l’arrêter. Inexplicable peut-être, mais si simple : il était sorti du film pour se faufiler parmi les figurants de l’un des spots publicitaires qu’on avait passés avant le mot « fin ».

188 contes à régler
, 1988.


Si l’on s’en tient à la définition du dictionnaire, un conte est un « récit d'aventures imaginaires destiné à distraire, à instruire en amusant1 ». Comme nous le verrons par la suite, tout compte fait, les récits de Sternberg ne s’éloignent pas trop de cette définition. Seul le mot aventures semble à première vue déplacé pour les caractériser. En effet, dans les deux textes que nous venons de lire, les aventures proprement dites se réduisent à une seule action, centrale, surprenante, inattendue (la résurrection du poulet et le passage d’un personnage d’un film à un autre). On ne peut pas dire qu’il s’agisse là d’une suite de péripéties qui tienne en haleine.

Mais il faut se garder d’étendre cette remarque à l’ensemble des contes de l’auteur. Souvent chez Sternberg, quelques péripéties peu ordinaires s’enchainent et culminent toujours en un point d’orgue qui laisse pantois.

Lisez plutôt :

Le messie
Depuis le temps que tant de croyants espéraient ou prévoyaient sa venue, on avait fini par ne plus y penser et, pourtant, un jour, il arriva vraiment : le messie. Et tombé du ciel, en plus.
Personne ne put le voir car il ne sortit pas de l’engin ovoïde et tout lisse qui s’était posé sur Terre, dans les faubourgs d’une ville de peu d’importance. Mais le message qu’il avait à transmettre fut, incompréhensible magie, perçu simultanément par tous les vivants de ce monde. Il leur annonça qu’on avait jugé en haut lieu que l’expérience terrienne s’était révélée un regrettable échec et qu’on avait pris la décision de ne pas la prolonger.
Et ce délégué kamikaze se désintégra en désintégrant son engin, ce qui en moins d’une seconde provoqua l’anéantissement de toute la planète.

188 contes à régler
, 1988.


Analyser pour écrire

Les genres très brefs sont appréciables au cours de français pour plusieurs raisons :
- on peut les lire en classe dans leur intégralité ; on peut constituer des bains de textes fournis de récits entiers, idéaux pour la mise en œuvre du travail d’induction ;
- ces microrécits requièrent une lecture particulièrement active (pour combler les ellipses, discerner l’incongru, interpréter le récit ou parvenir à son sens symbolique) ;
- l’élève peut éprouver sur plusieurs textes au « fonctionnement » analogue des mécanismes de compréhension et constater des progrès ;
- on peut se lancer dans l’écriture de telles microfictions sans crainte de consacrer trop de temps à un texte qui pourrait ne pas tenir pas la route…

Pour autant, les élèves en écriront-ils sans peine ? Certes, écrire un récit de cette taille, cela ne semble pas bien harassant. Et l’on voit bien les bénéfices qu’il y a à procéder à une telle activité d’écriture : parmi d’autres, s’exercer par des moyens grammaticaux et lexicaux à faire progresser efficacement un récit et libérer sa créativité. Si l’on imagine facilement comment amener l’élève à assurer l’évolution chronologique du récit - à l’aide de compléments adverbiaux ou encore d’un usage approprié des temps verbaux -, il est beaucoup plus compliqué de « libérer la créativité » des jeunes scripteurs. Cette créativité, paradoxalement, gagne à ne pas être trop libérée dans un premier temps ; il est nécessaire, pour éviter l’écueil de la page blanche, de baliser la production d’idées.


Or, comment fonctionnent les microrécits de Sternberg ? Pour mieux en saisir l’originalité, je vous propose de les comparer avec quelques autres microrécits2, dont le suivant, que je prélève d’un article en ligne consacré aux microfictions3

Lorsque sa femme mourut, Bach dut prendre des dispositions pour son enterrement, mais le pauvre était habitué à ce que sa femme s’occupât de tout ; si bien que lorsqu’un vieux domestique arriva et lui demanda de l’argent afin d’acheter du crêpe pour le deuil, il répondit en pleurant doucement, la tête appuyée sur la table : « Parles-en à ma femme ».

Heinrich von Kleist (1777-1811), Petits écrits. Gallimard, 1999.


Ce qui semble au premier abord caractériser le microrécit, c’est qu’il a pour noyau un fait surprenant, paradoxal, qui bouscule notre logique : on s’attend en effet à ce que Dieu ressuscite la petite fille (Le poulet), à ce que Bach ne considère plus sa femme décédée comme une interlocutrice plausible (le texte de von Kleist) et à ce qu’un personnage de film n’ait d’« existence » que dans le film qui l’a suscité (La Planque).


Que ce fait surprenant puisse relever chez Sternberg d’une mécanique surnaturelle me parait par ailleurs secondaire, comme en témoignent les deux récits suivants :

Le photographe
Depuis les années 80, il y avait eu un tel déferlement de photographes que l’on prétendait géniaux qu’il devenait de plus en plus problématique de se faire une place au soleil dans cet art quand même plus simple que les autres.
Mais ce photographe-là fut le premier à être exposé de son vivant au Grand-Palais et la presse n’eut pas assez de vocabulaire pour s’extasier devant sa sensibilité, son choix du sujet, son intuition des contrastes, sa magie des cadrages, l’originalité de ses angles de vue, la sidérante perfection de sa technique.
Ce n’est qu’à sa mort, en 1997, que l’on apprit qu’il avait toujours été aveugle.

188 contes à régler
, 1988.

La télévision
Il était 3 heures du matin, le film avait commencé à 20 heures, comme tous les soirs. Et, comme tous les soirs également, il aurait dû durer deux heures s’il n’avait pas été implacablement entrecoupé de passages publicitaires qui s’étiraient tous durant une heure.

188 contes à régler
, 1988.


Le texte de von Kleist relève de l’anecdote, laquelle est en l’occurrence révélatrice d’un trait de comportement excessif du compositeur : tout à son génie, il déléguait à son épouse toutes les affaires domestiques ; on peut y voir aussi la marque d’un attachement indéfectible à sa femme, que le décès de cette dernière n’est pas en mesure d’entamer.

Les contes de Sternberg ne se présentent pas comme des anecdotes : en effet, les personnages (la famille, le père, le photographe, la femme) sont indifférenciés, non ancrés dans un cadre réel identifié : on a presque affaire à des archétypes et non à des individus particuliers. La portée critique de ces fictions, sur laquelle nous reviendrons, s’élargit par conséquent à des groupes humains, comme l’atteste également l’emploi de l’indéfini on dans Le photographe ou des quantifiants imprécis (plusieurs milliers de téléspectateurs frustrés, tant de croyants, tous les vivants).


Dans le texte suivant, que l’on doit à l’Autrichien Thomas Bernhard (1931-1989), la folie touche les maires de Pise et de Venise, deux individus clairement particularisés (par les compléments de Pise et de Venise), et l’on ne peut généraliser à des communautés humaines les déviances qui leur sont attribuées :

Pise et Venise
Les maires de Pise et de Venise s’étaient mis d’accord pour donner un choc aux visiteurs de leurs villes, qui, depuis des siècles, ont été régulièrement emballés par Pise aussi bien que par Venise, et ils avaient décidé de faire transporter et installer à Venise la Tour de Pise et à Pise le Campanile de Venise, en grand secret et de nuit. Mais ils n’avaient pas pu tenir leur projet secret, et, la nuit même où ils voulaient faire transférer la Tour de Pise à Venise et le Campanile de Venise à Pise, ils avaient été internés d’office, comme il se doit le maire de Pise à l’asile de Pise et le maire de Venise à l’asile de Venise. Les autorités italiennes avaient su traiter l’affaire avec la plus grande discrétion.

Thomas Bernhard, L’imitateur. Gallimard, 1981.


L’œuvre de Bernhard confirme que les microrécits ne s’en prennent pas tous à des comportements sociaux :  chez l’écrivain autrichien, ce sont plutôt des individus qui dénotent par leurs agissements. Comme l’atteste encore le texte suivant, qu’on évitera peut-être de mettre entre toutes les mains :

Un auteur peu commode
Un auteur qui n’a écrit qu’une pièce de théâtre, dont il n’a autorisé qu’une unique représentation sur ce qui était – à son avis – la meilleure scène du monde, par – toujours à son avis – le meilleur metteur en scène, et – encore à son avis – les meilleurs acteurs du monde, s’était, pour la première, avant même le lever de  rideau, posté à la place du balcon qui s’y prêtait le mieux, mais ne pouvait être vue du public, et il avait pointé le fusil-mitrailleur spécialement construit à son usage par la firme suisse Vetterli, et, une fois le rideau levé, il logeait une balle dans la tête de tout spectateur qui – à son avis – riait à contretemps. À la fin de la représentation, il n’y avait plus dans la salle de théâtre que des spectateurs exécutés par lui, et donc des spectateurs morts.

Thomas Bernhard, L’imitateur. Gallimard, 1981.


Nous avons dit plus haut que les microrécits peuvent donner lieu, dans le chef des élèves, à un effort d’interprétation formateur. Les contes de Sternberg, dans la mesure où ils sont très souvent fondés sur la dénonciation par une amplification excessive d’un trait comportemental ou d'un fait de société, s’offrent commodément à un tel travail exégétique. 

Cette tâche d’interprétation s’accomplira idéalement à la suite du travail de compréhension. Rappelons que si la compréhension devrait aboutir à un sens commun à tous les lecteurs, l’interprétation peut donner lieu à des lectures parfois très différentes. Ainsi, dans le conte intitulé Le photographe, un élève pourra voir une satire des spectateurs, prompts à s’extasier devant tout ce qui se déclare, à tort ou à raison, œuvre d’art, tandis qu’un autre (ou le même !) y verra plutôt la confirmation que l’art photographique n’est pas seulement une question de beauté formelle…

La télévision pourrait être une dénonciation par l’absurde (ou par le grotesque, ce qui revient à mettre en exergue une absurdité) du fait que la télévision est une machine dont la raison d’être consiste à mettre à la disposition des publicitaires (et donc des firmes commerciales) des cerveaux asservis et dociles, ainsi d’ailleurs que le reconnaissait quelque 16 années après la parution du texte Patrick Le Lay, président de TF1, avec cette déclaration : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible. »

Le Messie illustrerait l’aveuglement des hommes ? Nous croyons être les créatures d’un dieu aimant… Est-ce vraiment le cas ?

Cette remise en question ou démystification brutale d’une croyance, plus généralement de ce que nous tenons pour la vérité, un peu sur le modèle de la révolution copernicienne (mais enfin ! la Terre tourne autour du Soleil et non l’inverse !) est un ressort récurrent des fictions de Sternberg, comme en témoigne le conte suivant :

La genèse
En réalité, Ève découvrit par hasard une pomme, la tendit à Adam qui la croqua et la trouva succulente. Comme le premier homme supportait déjà mal de rester inactif, il planta un autre pommier. Puis beaucoup d’autres, ce qui lui valut d’amples récoltes de pommes et les tendres encouragements de sa compagne. La notion de travail était née, en même temps que celle de persévérance, d’ambition et de volonté d’en imposer à la femme. Plus tard, Adam arriva à extraire le cidre, soit un breuvage euphorisant, capable de faire oublier les tracas du quotidien.
Ses enfants, ses petits-enfants continuèrent à cultiver de la pomme, mais une partie d’entre eux découvrirent les charmes de la vigne et du raisin. Découverte qui engendra la concurrence, puis logiquement la notion de troc, donc de commerce, le profit, le besoin de posséder. Et comme le vin extrait du raisin enivrait plus agréablement que le cidre, il s’imposa comme la boisson favorite de l’homme devenu très vite esclave du labeur.
Ainsi devait germer ce que l’on appela, plus tard, un peu à la légère, une civilisation.

188 contes à régler
, 1988.


Une telle subversion paradigmatique de l’explication du monde, pas très flatteuse pour l’espèce humaine, n’est pas tout à fait l’apanage de ce dernier. Se serait-il inspiré d’Alfred Jarry, créateur de la pataphysique, qu’explique en ces termes, en 1898, le créateur d’Ubu roi :

Elle étudiera les lois qui régissent les exceptions, et expliquera l'univers supplémentaire à celui-ci ou moins ambitieusement décrira un univers que l'on peut voir et que peut-être l'on doit voir à la place du traditionnel, les lois que l'on a cru découvrir de l'univers traditionnel étant des corrélations d'exceptions aussi, quoique plus fréquentes, en tous cas de faits accidentels qui, se réduisant à des exceptions peu exceptionnelles, n'ont même pas l'attrait de la singularité.

Jarry, Alfred (1873-1907). Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien : roman néo-scientifique ; suivi de Spéculations. 1911.


Peut-on dire qu’à sa manière, Jacques Sternberg est un peu pataphysicien, et qu’il nous montre un univers que l'on peut voir et que peut-être l'on doit voir à la place du traditionnel ? Je ne résiste pas à reproduire ci-dessous un texte de Jarry découvert au gré de ma navigation sur le site de la BNF, Gallica.

De quelques animaux nuisibles : le volant

« Le guano est un bel oiseau. » - 
Mark Twain

Le volant est un oiseau, remarquable par les pennes blanches, ou quelquefois de couleurs alternées, de sa queue, laquelle est de forme tronconique. Il offre un curieux exemple de transformisme, l'animal s'étant adapté aux engins primitivement créés pour sa capture, et les engins s'étant pareillement adaptés à l’animal. L'un ne peut plus se passer des autres. Ce qui devait servir à sa destruction l’a préservé. De tous temps, on a chassé les ramiers au moyen de filets tendus verticalement entre des arbres ou des mâts : il existe encore à Bagnères, près des Pyrénées, des palombières. Le volant a depuis tant de siècles donné de la tête dans les filets que les filets se sont mieux tendus, pour résister, et que sa tête s'est peu à peu atrophiée, durcie et renfoncée jusqu'à la naissance de la queue. Cette tête dure en est arrivée à rebondir sur les mailles sans dommage pour l'animal lequel s'est même accoutumé à profiter du rebondissement - qui était à l'origine volontaire et le geste réflexe de sa fuite - et à ne plus connaitre d'autre procédé de locomotion. Par ce non-usage de ses organes locomoteurs, le volant a perdu une grande partie de sa force musculaire ; en outre, comme il ne se déplaçait plus que par rebondissement - un peu à la manière de l'écureuil volant - il eût été d'un trop miraculeux hasard qu'un vol nombreux de volants eût été repoussé en même temps, avec un élan égal et dans la même direction, par les filets. Les passages collectifs des volants, comme on observe encore des migrations en commun de ramiers, ont disparu et par une conséquence naturelle, le grand filet, la palombière, s'est atrophié jusqu'à s'adapter aux dimensions d'un volant seul. L'animal et l'engin de sa capture sont le plus souvent, à l'époque actuelle, dans un état de torpeur curieuse ; mais si on les met en contact réciproque, tous deux s'animent et cette résurrection n'est pas un phénomène plus étrange que le réveil de certaines bactéries desséchées auxquelles on fournit de l'eau. Ce qui, cependant, doit attirer l'attention du naturaliste, ce sont certains écarts imprévus, à n'en pas douter spontanés, du volatile pour échapper au filet : il y a là certainement une reviviscence atavique, et peut-être un retour à des instincts sauvages.

Jarry, Alfred (1873-1907). Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien : roman néo-scientifique ; suivi de Spéculations. 1911.


Qu’ écrirait Sternberg sur la période extraordinaire que nous vivons encore aujourd’hui ? Le virus, le confinement, le vaccin, le télétravail, le masque, l’hôpital… autant de titres pour des microfables taquines ou assassines, que le professeur et ses élèves pourraient s’offrir le plaisir de créer. En respectant ces quelques contraintes, qui seront certainement libératrices pour les scripteurs :

  • J’égratigne le genre humain, me focalise sur ses déviances et ses tares ;
  • Je fixe le cadre spatiotemporel de mon récit en une seule phrase ;
  • Mes personnages seront indifférenciés, individus non identifiés ou masses d’individus ;
  • Je limiterai mon récit à quelques évènements, et ne m’embarrasserai d’aucune description ;
  • Je veillerai à surprendre mon lecteur par une action inattendue ou une explication à laquelle personne n’a jamais pensé ;
  • Je peux aussi grossir un comportement humain jusqu'à le rendre absurde.


À vous lire ?


Pierre-Yves Duchâteau



1. https://www.cnrtl.fr

2. Les comparaisons que permettent les lectures en réseau aident à la résolution de problèmes de compréhension-interprétation dans le chef des élèves qui, en identifiant les analogies et les écarts qui respectivement rapprochent et séparent les textes qu'on lui donne à lire en appréhendent le sens avec plus de facilité et d'acuité. (Lire à ce propos Catherine Tauveron, « Fonction et nature des lectures en réseaux », Université d’automne « La lecture et la culture littéraire au cycle des approfondissements », 2002.)

3. Alain Montandon, « Formes brèves et microrécits », Les Cahiers de Framespa [En ligne], 14 | 2013, mis en ligne le 06 mars 2016, consulté le 05 novembre 2020. URL : http://journals.openedition.or... 

4. https://fr.wikipedia.org

Auteur

Pierre-Yves Duchâteau

Maitre-assistant en français, didactique du français et du FLES. Enseigne le français comme langue étrangère en Communauté germanophone. Volontiers touche-à-tout.

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