Découvrez « SOIF ! », la revue curieuse

Une revue de documents-BD pour découvrir les dernières avancées de la recherche, racontées en bandes dessinées.

Présentation de la revue

Afin de découvrir la revue, tournons-nous vers Pauline Veschambes, rédactrice en chef de la revue SOIF !, qui a cordialement accepté de répondre à nos questions. 


- Pouvez-vous nous présenter la revue en quelques mots. Quelle est sa genèse ? 

SOIF !, la revue curieuse, est une revue menée en collaboration avec les éditions Petit à Petit, dont le premier numéro date de 2019. Nous publions deux numéros par an. La particularité de cette revue est qu'elle adapte en documents-BD les travaux de chercheurs et chercheuses universitaires dans le domaine des sciences humaines. Chaque numéro est réalisé en collaboration soit avec une université soit avec un laboratoire de recherches. Ceux-ci proposent entre 10 et 20 sujets de thèses et de recherches, puis le comité de rédaction sélectionne les sujets qui seront traités dans le numéro. L'institution propose un appel à projets auquel répondent différents chercheurs. 


- Quels sont les thèmes abordés ? Comment sont-ils sélectionnés ? 

Au niveau de la sélection des sujets, nous essayons de choisir des sujets variés, issus de différents domaines (histoire, littérature, sociologie, psychologie). L'idée est vraiment de montrer la diversité et la richesse du savoir qui se crée à l'université. Nous privilégions les sciences sociales, car les sujets sont plus simples à adapter en format documents-BD (sujets plus narratifs). Par la suite, nous travaillons au cas par cas avec chaque chercheur afin de réaliser l'adaptation. Nous en sommes au troisième numéro. Les deux premiers ont été réalisés en collaboration avec l'Université de Rouen et le troisième avec l'Université d'Angers. 

Exemple du contenu du deuxième numéro : 

DESCRIPTION : 
- Rééduquer la posture grâce au cheval mécanique par Héloïse Baillet
- Les parapluies de Cherbourg, l'envers du décor par Léa Chevalier
- Qui sont les Indiens Kalinago ? par Benoît Roux
- Des hommes en crèche ? par Sophie Devineau
- Les festivals rock, un monde à part par Alice Sohier
- Pourquoi des chantiers de jeunesse sous le régime vichyste ? par Christophe Pécout
- Les Palestiniens en exil, engagement et déchirure par Ellie Mevel
- Comment faire fortune avec la grammaire ? par François Gaudin
- Comprendre l'autisme grâce aux souris par Pascal Hilber
- Le mental des arbitres de football par Benoît Louvet
- La médecine légale ou la manifestation de la vérité par Romain Juston Morival



- Quels sont vos objectifs  ? 

L'objectif de la revue est de faire connaitre au grand public les travaux de chercheurs et chercheuses universitaires, de leur donner plus de visibilité, en décloisonnant les recherches. Notre volonté est de permettre au public de découvrir ce qui se passe dans les universités : comment sont faits les travaux, de quels sujets ils traitent, etc. Par ailleurs, il s'agit également de permettre aux chercheurs de faire connaitre leurs travaux au grand public, en publiant en dehors des revues spécialisées. Notre force avec Petit à Petit est que nous sommes diffusés dans toutes les librairies, en France et en francophonie. Nous pouvons donc donner une visibilité très large aux travaux des chercheurs. 


- Quel public visez-vous ? 

Nous visons un public le plus large possible. Certains sujets sont parfois plus poussés, donc accessibles, à mon avis, à partir de 13-14 ans. Toutefois, n'importe quel lecteur peut piocher parmi les sujets et passer d'un thème à l'autre, en découvrant des sujets qu'il ne connaissait pas. Il s'agit vraiment d'un public très large. Si le lecteur est curieux, il pourra toujours trouver de quoi étancher sa soif dans notre offre.    


- Quelle est la plus-value de la BD ? Pourquoi ce choix ? 

L'avantage de la BD est qu'elle est accessible à n'importe quel public. Un enfant peut comprendre une bande dessinée qui va pouvoir résumer en quelques cases, en quelques bulles un texte qui initialement compte plusieurs pages. La force de l'image est qu'elle permet de faire comprendre au lecteur des concepts qui peuvent être compliqués. C'est l'objectif que nous poursuivons avec Petit à Petit, mais que nous avons aussi développé avec la revue. Les codes de narration de la bande dessinée sont faciles d'utilisation et permettent de rendre accessibles des sujets complexes.
Pour chaque thème, la revue est composée d'une BD de cinq pages qui est complétée par un documentaire de deux pages, rédigé par les chercheurs. Le lecteur y a accès après avoir lu la bande dessinée qui permet de l'accrocher au sujet, de lui faire découvrir les bases de la thématique. Ensuite, en lisant le documentaire, il peut compléter ses connaissances. La bande dessinée sert de porte d'entrée pour découvrir chacun des sujets. 


- À quels dessinateurs faites-vous appel ? 

Le choix des dessinateurs est très large. Nous sélectionnons un dessinateur par sujet, en fonction de son style de dessin. Par exemple, on privilégiera un dessinateur qui a un style plus réaliste pour aborder une thématique historique. Pour d'autres sujets, on pourra faire appel à des dessinateurs qui ont des styles plus originaux (style jeunesse ou comics, voire cartoons). Nous veillons à ce que le lecteur découvre une palette de styles graphiques différents et de nouveaux dessinateurs. Nous avons vraiment la volonté de développer un cahier graphique assez varié. 


- Comment se déroule la collaboration entre l’auteur et le dessinateur ? 

Chaque sujet est travaillé par un trio de personnes : le scénariste, le chercheur et le dessinateur. Le scénariste et le chercheur vont se mettre d'accord, travailler ensemble à l'écriture du scénario. Quand celui-ci est validé par le chercheur et établi, le dessinateur entre en jeu et transforme le scénario en dessins. Tout au long du travail de conception, nous veillons à ce que le dessin rende hommage au travail du chercheur. Le scénariste constitue le médiateur entre le chercheur et le dessinateur. Il échange énormément avec le chercheur et a la responsabilité de s'approprier les contenus, de les mettre en BD.


- Qu’auriez-vous envie de partager avec les lecteurs enseignants ? 

La revue est intéressante pour accrocher les élèves à des thématiques scientifiques auxquelles ils n'auraient pas forcément accès. La BD est faite pour être comprise par un collégien, un lycéen, sans souci. SOIF ! est un très bon outil pédagogique pour les élèves. Beaucoup de bibliothèques sont abonnées en contexte scolaire et nous avons de très bons retours quant à la découverte de la revue par les élèves. Qui sait, par la suite certaines thématiques (comme la sociologie ou la psychologie), habituellement peu abordées en classe, pourront peut-être créer des vocations auprès des élèves qui vont découvrir des métiers, des disciplines variées. 


- Comment faire pour s’abonner ? Où peut-on acheter la revue en Belgique ? 

L'abonnement se fait via notre site internet : https://www.petitapetit.fr

Il est possible d'acheter la revue par numéro, en librairie ou en kiosque. Nous sommes distribués par Media Diffusion. En France, nous sommes distribués dans les librairies Relay qui sont dans les gares.


- Que nous réserve le prochain numéro ? 

Chacun des numéros de SOIF ! est composé de 13 à 15 sujets différents, mais une thématique centrale est plus développée que les autres, via notamment des interviews et des dossiers un peu plus détaillés. Le prochain numéro, le numéro 4, qui paraitra fin septembre, développera le thème de la colonisation/décolonisation. Pour celui-ci, nous avons travaillé avec les chercheurs Pascal Blanchard et Nicolas Bancel. Outre cette grande thématique, nous irons aussi en Inde pour étudier les épidémies de sang, à Alep pour étudier l'impact de la mondialisation. Nous allons aussi parler des cellules d'écoute de la souffrance au travail. Et il y aura aussi un sujet sur Jules Léotard, un prodige du cirque au 19e siècle. 
Nous avons de nouveau travaillé avec l'Université de Rouen pour le numéro 4. Concernant les prochains numéros, nous sommes ouverts à de nouvelles collaborations. Pour la suite, si d'autres chercheurs sont intéressés par le fait de travailler avec nous, ce serait avec plaisir !




Merci à Pauline Veschambes pour cette interview. Dans notre prochain numéro, je vous proposerai quelques exploitations didactiques en lien avec les trois numéros parus jusqu'à présent. D'ici là, n'hésitez pas à étancher votre soif de savoir et de découvertes !



Aurélie Cintori


Auteur

Aurélie Cintori

Maitre-assistante en français, didactique du français et philosophie. Intérêt particulier pour la lecture, la littérature jeunesse, les voyages, les activités culturelles et les balades.

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